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Campagne du Soldat Julien LEGROS

37ème Régiment d'Artillerie Colonial.


Julien LEGROS est appelé à l'activité le 1er octobre 1913. Il arrive le même jour au 20éme Régiment de Dragons basé à Limoges".



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Le 20ème Régiment de Dragons s'embarque à Limoges, dans la nuit du 3 au 4 août 1914. Le 5 août, le régiment débarque à Domgermain-lès-Toul sous la protection des forts et se met immédiatement en route pour la frontière où il doit faire la couverture.

Le 7 août, il fournit la première reconnaissance, c'est le premier élément qui va à l'ennemi. La reconnaissance a comme objectif les villages de Xure et La Garde sur la frontière, où sont signalés des éléments ennemis. La mission est entièrement remplie et, le soir, la patrouille rejoint le régiment à Lunéville après avoir perdu un cavalier.

Pendant la journée du 9 août 1914, en des circonstances difficiles, un détachement de couverture est composé de son escadron, d'une compagnie de chasseurs cyclistes et d'une section de mitrailleuses au contact de l'ennemi. A 15 heures, l'un des pelotons attaque, charge et bouscule le peloton de l'oberlieutnant von Schmidt.

Tout le peloton français rentre sain et sauf; l'ennemi laisse sur le terrain deux morts et six blessés. Le détachement de couverture n'est plus inquiété à la suite de ce brillant fait d'armes.

Le 24 août 1914, le chef d'escadrons Thureau, avec son demi-régiment, a pour mission de protéger la retraite de la 10ème division de cavalerie qui doit franchir la Mortagne (région de Lunéville).

Pendant que l'un des demi-régiments du 20ème dragons se distingue au combat de Lamath, l'autre demi-régiment et l section de mitrailleuses sont chargés d'assurer la sûreté de la division de cavalerie et d'arrêter l'ennemi, qui se porte de Xerna-Mesnil sur Gerbéyillers.



La Marne - Prise de Château Thierry - Fismes - Sissonne.


Le 1er septembre, le régiment quitte la Lorraine après avoir pris part aux opérations de couverture, aux affaires de Sarrebourg, à la bataille de Roselieures et aux premiers engagements de la bataille du Grand-Couronné de Nancy. Débarquement dans la nuit à Epernay. Les journées qui vont suivre seront particulièrement pénibles.

Le 3 septembre, le régiment occupe Montmirail et, le 4, il est chargé de couvrir le rassemblement de la division qui doit s'employer de toutes ses forces à retarder la progression de l'ennemi pour permettre à nos troupes d'infanterie de prendre l'offensive. Le 5, les patrouilles sillonnent le plateau de Viels-Maisons et l'une d'elles est entièrement détruite.

Le 7 septembre, le régiment reprend la marche en avant, c'est la victoire de la Marne qui commence.

Le 9 septembre 1914, la division de cavalerie Grellet se porte résolument à l'attaque. Le 1er demi-régiment du 20ème dragons reçoit la mission d'enlever Château-Thierry. La seule chaussée accessible pour arriver jusqu'à la ville est franchie par escouades, à cheval, aux allures vives, malgré le feu violent et concentré de l'ennemi sur cette voie d'accès.

L'escadron Riondel prend la gauche de l'objectif et s'engage vivement à pied. L'escadron, de Germigny se déploie plus à gauche. Le peloton Leforestier est chargé d'organiser une barricade sur le pont.


A Wytchaete (Belgique), le 6 novembre 1914 à un moment critique où l'on pouvait craindre de voir l'infanterie lâcher pied, le lieutenant Argueyrollcs a amené ses cavaliers pied à terre jusque sur la ligne de feu, décidant ainsi le succès d'une contre-attaque. Entraînant bravement la ligne d'infanterie et un petit groupe de cavaliers anglais avec lequel il s'était mis en liaison, il entre le premier avec ses dragons dans le village attaqué.

Après les affaires de Château-Thierry, de Fismes et de Merval, le régiment stationne, le 12 septembre, à Romain. Dès le 13 au matin, la 10ème division de cavalerie reprend le mouvement en avant. Une brèche de 15 à 20 kilomètres existe dans le front ennemi, il s'agit de l'exploiter. Le mouvement est mené rondement et, le soir, à la tombée de la nuit, le régiment cantonne à Sissonne. Il est à plus de 20 kilomètres dans les lignes ennemies. Des engagements ont eu lieu et des officiers d etat-major allemands ont été faits prisonniers dans la ville.

Tout fait prévoir que nous ne pourrons pas rester longtemps dans cette situation, en effet, dès le 14 septembre au matin, d grosses forces allemandes descendent de la Belgique et la 10ème division se replie de l'autre côté de l'Aisne. Le régiment couvre la retraite, et c'est au prix de mille difficultés qu'il contient les masses allemandes qui tentent, mais en vain, de fermer la brèche derrière lui.

Dès le 14 septembre 1914 au soir, le front se stabilise dans la région de Pontavert - Guignicourt.



La course vers la mer - l'Artois - Wytschaete - Messines.


Dès son retour de Sissonne, le régiment se porte dans la région de Reims et de là sur la Somme où doit commencer le glissement vers le nord-ouest qu'on appelle « la Course à la Mer ».

Le 22 septembre 1914, le régiment fournit deux pelotons de liaison, tous les deux ont des missions difficiles.

Parti de Fescamps (Somme) le 22 septembre, il a parcouru dans sa journée une cinquantaine de kilomètres, malgré un épais brouillard et la nécessité d'éviter les lieux habités. La sûreté du peloton est assurée par des éléments légers. Son itinéraire le mène, par Roye, sur Péronne. Après la rencontre de patrouilles ennemies, il est reçu à coups de fusil au passage de la voie ferrée Amiens - La Fère. S'étant joint à une reconnaissance du 4ème cuirassiers, il livre un combat à pied et reprend contact vers Montauban, près d'Albert.

Le 23 septembre, jusqu'au 26 sa liaison reste assurée, malgré les patrouilles allemandes.



Bailleul - Sir _ Berthoult (4 et 5 octobre 1914).


Le 4 octobre 1914, le front Thelus - Farbus - Bailleul-Sir-Berthoult est attaqué très violemment par l'ennemi. Le régiment reçoit pour mission d'arrêter la progression le long de la voie ferrée Arras-Lens et de servir de soutien aux forces d'infanterie qui résistent dans Bailleul. Sa mission n'a qu'un but : attendre jusqu'au soir l'intervention de l'infanterie d'un corps d'armée qui doit arriver le jour même et assurer la défense d'Arras.

Le 5 octobre au matin, le régiment est alerté à 4 heures pour aller reprendre ses emplacements de la veille à la Maison-Blanche, face à Bailleul. Le détachement d'infanterie et de tirailleurs est violemment attaqué pendant la nuit, et la plupart d'entre eux tombent vaillamment ou sont faits prisonniers. Le régiment est en place à 5 heures du matin, et dès son arrivée, il doit s'engager en entier face à Bailleul, le 1er demi-régiment à droite de la route d'Arras, le 2ème à gauche. Au petit jour, une section de tirailleurs est entourée et se fait jour à la baïonnette, à partir de ce moment, le régiment est au contact immédiat de l'ennemi. Le combat s'engage aussitôt, et l'ennemi est obligé de creuser des tranchées sur place.

A 13 heures, l'ennemi attaque violemment. A 14 heures, le corps d'armée attendu arrive, et le régiment rompt le combat, il traverse Arras qui est violemment bombardée. Le 3ème escadron assure le repli.



Messines (9 au 11 novembre 1914).


Pendant que deux pelotons du 2ème escadron se couvrent de gloire à Zillebecke, le 2ème demi-régiment doit fournir un escadron complet pour aller occuper les premières tranchées en face de Messines. L'ordre est reçu très tard, et c'est par une nuit noire, à travers mille dangers, que le détachement gagne son objectif, il arrive à la ferme de l'enclave de Messines à 10 heures du soir. Le détachement reçoit l'ordre d'occuper une forte tranchée de première ligne, face à Messines. Il reste en ligne trente-six heures, étant à peine ravitaillé.

Le 11 novembre au matin le détachement rejoint le régiment qui avait glissé vers le nord, dans la région d'Ypres.

L'Alsace.


Après trois mois de combats incessants, livrés pendant la guerre de mouvement, le régiment, qui n'a jamais eu de repos, est ramené, le 15 novembre, en Lorraine. Débarqué à Charmes, il est placé en réserve d'armée, ce qui lui permettra de se recompléter. Quelques semaines de repos, et le 13 décembre, il est embarqué pour l'Alsace.

Dès son arrivée dans cette région, il prend une part active à l'offensive du 25 décembre sur Aspach-le-Bas et Cernay. Mais la ligne ennemie est fortement organisée, et c'est dans ce coin d'Alsace reconquise qu'il commence cette longue guerre de taupes.

Il débute, les premiers jours de janvier, dans le secteur d'Aspach, et plus tard, il continue à occuper les tranchées à Michelbach, Burnhaupt, Fulcrnes et Pferthausen.



LEGROS Julien est classé dans le service armé par décission de la Commission Spéciale de Réforme de Limoges le 14 janvier 1915.


On lui propose un changement d'armes, le Train des Equipages, pour varices, décision de la Commission Spéciale de Réforme du 23 septembre 1915.

Mais il passe au 21ème Régiment d'Artillerie le 25 octobre 1915, où il ne reste que 2 mois, car le 21 décembre 1915 il est muté au 37ème Régiment d'Artillerie de Campagne.



Le Régiment avait été mis, le 11 juin 1915, à la disposition du 31ème<:sup> C. A. et prenait position dans le ravin de Flirey, où il est reté jusqu'au mois d'avril 1916.

Le 25 avril 1916, le 2ème groupe fait une courte apparition dans le secteur Bislée-Chauvoncourt. Il est dirigé le 16 juin 1916, sur le groupe d'armées du Nord. Les batteries débarquent à Doullens et prennent position aux environs de Sailly-aux-Bois. Quelques jours plus tard, les Anglais attaquent avec sûccès les tranchées ennemies.

Après avoir enfin coopéré à l'attaque et à la prise de Thiepval, le groupe est retiré du front et dirigé sur Beauvais pour y assurer le service du Cours de Tir.



Somme.


Le 17 septembre 1916, les 3 batteries quittent les Hauts de Meuse pour le camp d'instruction de Saffais (Meurthe-et-Moselle), elles y restent jusqu'à la fin du mois de novembre. Elles sont embarquées, à ce moment, à destination de la Somme et se mettent aussitôt en batterie dans le ravin de Flaucourt, champ de bataille impressionnant par les moyens puissants qui y sont accumulés, par la trace, sur son sol, des terribles effets des bombardements précédents qui ont ouvert le chemin à notre infanterie.

l'ordre d'exécuter un barrage en n'exposant que le minimum de personnel est donné. Mais la grande attaque n'eut pas lieu. Le décembre, les batteries passent, un peu plus au Sud, vers Vauvillers.



Argonne.


Le régiment embarque à Saint-Omer-en-Chaussée et, le 22 septembre, débarque à Valmy. Le 1er groupe, au Fourde-Paris, le 2ème groupe, aux environs de Berzieux, où ses positions auront à subir de sévères bombardements. , est sous les ordres de la 169e D. I.

Le séjour en Argonne ne fut pas être de longue durée. Relevé dans la nuit du 31 mars 1917, le régiment prend, le lendemain, la route de Reims, et, le 4 avril, occupe au milieu des marécages de la Vesle, aux environs de Wez et Beaumont, des positions qu'il gardera pendant deux mois.



Champagne.


Sans aucun abri, ayant à peine quelques maigres boqueteaux pour les masquer des hauteurs ennemies de Berru et Nogent-l'Abbesse, qui dominent la plaine, en face du Quenillet qui, quelques jours plus tard, va tomber entre nos mains, les batteries entament, le 10 avril, les t de pins derrière lequel sont installées les pièces.

Le 17 avril, la grande attaque se déclanche. Couronnée de succès à droite et à gauche, elle ne peut, au centre, enlever les positions du Bois de la Grillé. Alors, va commencer le jeu des attaques et des contre-attaques, les tirs de barrage alternent avec les tirs de préparation, le régiment tire jusqu'à seize mille coups par jour et c'est sans défaillance et jusqu'à l'épuisement que, sous un bombardement ininterrompu de jour et de nuit, chacun assure sa mission. Les masques, en service déjà depuis plus de huit heures, commencent à ne pas offrir une protection suffisante.

Le 26 avril, on continue à monter la garde et on ne cesse sa faction que le 29 mai. Le 29 mai, les groupes sont relevés et, sans trêve, à nouveaux engagés : le 1er à la Butte du Mesnil et le 2ème à l'ouest de Sllippes puis à Virginy.

Le régiment est retiré du front le 29 novembre 1917 et se rend par étapes à Bettancourt (près de Saint-Dizier).

Le 16 janvier, les hommes sont embarqués à Eurville pour la région de Sainte-Menehould. Ils sont suivis par voie de terre par le 1er groupe qui, après avoir exécuté quelques travaux dans la région de Valmy, effectue un important coup de main sur l'ouvrage de la Galoche. Les batteries prennent position aux environs de Perthes-les-Hurhis et exécutent les tirs de préparation. Le 13, tous les objectifs sont atteints et cent cinquante prisonniers tombent dans nos mains.

Le 1er groupe est relevé et le 2ème reste sur ses positions, il aide à repousser les contre-attaques de l'ennemi qui réagit violemment, les batteries sont ypéritées, une quinzaine de sous-officiers, brigadiers et canonniers sont intoxiqués.



Le 19 mars 1918, Julien LEGROS décède des suites de blessures de guerre le 19 mars 1918 à l'ambulance 16/14, à Chavannes les Grands (Territoire de Belfort).